Comment bien choisir une entreprise: 4 critères essentiels

Comment bien choisir une entreprise: 4 critères essentiels

COMMENT BIEN CHOISIR UNE ENTREPRISE: 4 CRITERES ESSENTIELS

Si vous avez consulté cet article: “Qu’est-ce que l’investissement Value?”, vous avez dû en retenir qu’investir sur le long terme c’est tout simplement trouver une entreprise stable, fiable et acheter ses actions en “soldes”.

Bien évidemment cela nécessite d’être capable de déterminer si l’action s’échange à un prix en dessous de sa vraie valeur ou pas. Ce sera l’objet du prochain article que je vous enverrai dans quelques jours!

Pour le moment intéressons-nous à 4 des critères qui font d’une entreprise un bon pari pour l’avenir. Pour cela regardons les fondamentaux de l’entreprise.

1. Business model simple et clair

La simplicité au service de la compréhension

Une des valeurs de l’investisseur value c’est la compréhension. Vous devez parfaitement comprendre le business model de l’entreprise que vous achetez, c’est-à-dire la manière dont l’entreprise gagne de l’argent.

Cela vous permettra notamment:

  • de déterminer si l’entreprise possède un avantage compétitif durable qui lui permettra de prospérer sur le long terme (cf. point 3);
  • d’être capable de calculer la valeur intrinsèque de l’entreprise afin de vous assurer de l’acheter “en soldes”;
  • de maîtriser vos émotions car vous serez confiant et serein lorsque les analystes prédiront l’apocalypse financière. Vous saurez, vous, que votre entreprise a les reins solides et qu’elle ne fera pas faillite (sinon vous n’aurez pas acheté ses actions).

Comprendre le business model d’une société n’est pas inné, cela s’étudie. Certains modèles sont simples à saisir là où d’autres demandent plus d’investigation.

Certains business model nécessitent plus d’investigations que d’autres pour les comprendre en profondeur.

La simplicité autour de vous

Attaquez-vous en premier lieu à la simplicité. Si vous ne connaissez rien au monde de la finance restez à l’écart des banques et assurances par exemple. Investissez dans un secteur en lien avec votre activité professionnelle ou votre passion. Si vous êtes fan de sport intéressez-vous par exemple à des marques que vous utilisez comme Nike ou Adidas.

Warren Buffet s’est considérablement enrichi en investissant dans Coca Cola par exemple. Un business model particulièrement simple, un produit que tout le monde comprend et une image de marque exceptionnellement forte (les gens sont prêts à payer davantage pour boire du vrai Coca Cola et le monde entier connait la marque). C’est bien le parfait exemple qu’il est possible de rester simple dans ses investissements…

Où trouver l’information

Les rapports annuels émis par les entreprises sont un excellent point de départ pour comprendre les business model. Vous y trouverez généralement une analyse de la compétition, du marché et une analyse des risques encourus par l’entreprise. Vous les trouverez directement sur le site des sociétés rubrique “Relation investisseurs”. Ces rapports peuvent bien entendu être complétés par des recherches sur internet.

2. Stabilité du revenu

La stabilité avant tout

En tant qu’investisseur value, restez à l’écart des start-up ou autres jeunes sociétés. La recherche se fera prioritairement parmi les entreprises établies dans leur secteur avec au moins 10 années de chiffre d’affaires stable ou en croissance.

Le potentiel de croissance doit encore exister, à minima pour les 10 prochaines années. Nous préférons éviter les sociétés dont le chiffre d’affaire s’annonce en déclin. Il conviendra par exemple de rester vigilant avec les entreprises dont le business model est fondé sur des technologies pouvant rapidement être dépassées.

Pour consulter le chiffre d’affaires d’une entreprise sur ces dernières années, vous pouvez par exemple vous rendre sur la plateforme Yahoo Finance, taper le nom de votre entreprise puis consulter la rubrique “Eléments financiers -> Compte de résultat”.

Vous obtenez par exemple cette vue pour Apple:

Vous aviez envie d’investir dans une entreprise ou bien vous détenez déjà des actions? Allez-y, faites le test et consultez l’historique du chiffre d’affaires.

3. Avantage compétitif durable

Identifier un avantage compétitif durable

Vous investissez sur le long terme, vous ne voulez pas que votre entreprise puisse faire faillite. Pour cela, il faudra notamment vous assurer que cette société possède un avantage compétitif durable qui la protège de la concurrence.

Il en existe de différents types :

  • position de monopole;
  • capacité à délivrer des produits / services à un tarif très bas;
  • détention de brevets ou technologies;
  • difficulté de changement de fournisseur;
  • pouvoir de marque.

Un avantage compétitif durable se traduit généralement par le pouvoir de fixer son prix et donc de fortes marges. Pour reprendre les exemples précédents, Nike et Apple ont le pouvoir de fixer leur prix car les consommateurs sont prêts à payer davantage pour les acquérir. Ces marques ont un réel pouvoir.

Apple est un exemple de marque à l’image forte détenant un avantage compétitif durable lui permettant de fixer ses prix et d’observer d’importantes marges.

Autre exemple, des milliards de personnes utilisent au quotidien les produits et services de Google; si bien que nous serions pénalisés de ne pas l’utiliser. Essayez aujourd’hui de vivre sans recourir, d’une manière ou d’une autre, aux services de Google et de ses filiales. Bon courage.

Pourquoi c’est essentiel

Mais au fait, que se passe-t-il si votre entreprise n’a pas d’avantage compétitif durable?

Si d’autres sociétés sont capables de proposer exactement les mêmes biens et service que notre entreprise, celle-ci devra baisser ses prix et donc réduire ses marges pour survivre. En cas de contexte économique difficile elle pourrait alors se retrouver dans une situation délicate voire critique que l’on préfère éviter en tant qu’investisseur.

Faites le test

Si vous êtes investi en bourse, vos entreprises détiennent-elles d’après vous un avantage compétitif durable? Passez en revue les différents types d’avantanges cités plus haut et tentez de répondre à la question.

Si nous n’investissez pas encore en bourse, pensez-vous à des entreprises qui pourraient en détenir?

4. Un management intègre et fiable

Le poisson pourrit toujours par la tête

Lorsque vous achetez une action, vous devenez propriétaire d’une petite partie d’un business et vous confiez donc votre argent au gérant de la société.

Accorderiez-vous un prêt à une connaissance dont vous savez qu’elle est malhonnête et gère mal ses finances… ? Et bien le raisonnement est identique pour l’investisseur value.

Si vous connaissez le monde de l’entreprise vous savez que “le poisson pourrit toujours par la tête”. Ce proverbe chinois illustre le fait qu’un management incompétent ou malhonnête fera pourrir toute l’organisation.

Et pourtant, il s’agit là d’un critère bien souvent négligé par les investisseurs.

Ce qu’il faut rechercher

Vous devez rechercher un management intègre, fiable, transparent et responsable. Ses ambitions pour la société doivent être démesurées pour vous assurer une belle croissance et des investissements fructueux. 

De nouveau, l’étude des rapports annuels passés ou des communiqués de presse peuvent apporter des informations précieuses. Cherchez une période qui a été compliquée pour l’entreprise et regardez comment le management a réagi. A-t-il endossé la responsabilité? Détourné la question? Donné des plans d’actions? Etc.

La rémunération du dirigeant doit également être décente.

Cette simple première analyse permet de faire un tri grossier mais très large des entreprises dans lesquelles vous pouvez investir si vous voulez appliquer la méthode de Warren Buffet.

Nous connaissons tous des entreprises qui possèdent un avantage compétitif durable, celles-ci sont relativement nombreuses et le challenge n’est pas de les trouver (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Nike, Coca Cola, McDonald’s et tant d’autres).

Il s’agira en effet par la suite de correctement les comprendre et de s’assurer qu’on les achète à un bon prix, qu’on ne paie pas l’action trop chère.

La recette de base étant:

Bonne entreprise + bon prix d’achat = investissement performant

Vous avez déjà les notions de base pour choisir l’entreprise et nous verrons dans quelques jours comment la valoriser afin de vous assurer d’acheter l’action en “soldes”!

Qu’est-ce que l’investissement value ?

Qu’est-ce que l’investissement value ?

Temps de lecture estimé: 9 min

Résumé

L’investisseur value achète des actions qui se négocient à un prix inférieur à leur valeur intrinsèque.

Afin d’évaluer cette valeur, il utilise l’analyse financière des états financiers de la société qu’il combine avec une analyse fondamentale de la situation de l’entreprise.

Ces analyses lui permettent de trouver des actions de qualité sur lesquelles il investit sur le long terme sans tenir compte des mouvements de foule.

L’investisseur déclenche son ordre d’achat quand l’action est en “soldes”, c’est-à-dire qu’une marge de sécurité jugée suffisante est atteinte. Cela permet de réduire considérablement le risque de perte.

L’investisseur value doit faire preuve de rigueur, assiduité et patience en adoptant un horizon d’investissement long terme.

L’investissement value

L’investissement dans la valeur (value investing en anglais) est une stratégie d’investissement en bourse qui consiste à acheter des actions s’échangeant en dessous de leur valeur intrinsèque.

L’hypothèse est que le marché (acheteurs et vendeurs d’actions) réagit de manière excessive aux nouvelles, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Ces réactions entraînent donc de fortes variations du prix des actions. Ces événements donnent alors la possibilité d’acheter des titres à prix réduits.

En 2019, le célèbre investisseur américain Warren Buffet est la troisième fortune mondiale grâce à cette approche lui ayant permis d’accumuler 82,5 milliards de dollars. Il est connu pour l’avoir démocratisée après l’avoir apprise auprès de son mentor Benjamin Graham dans les années 1950.

Warren Buffet, célèbre investisseur value.

Principe

Le principe de l’investissement value est simple: évaluez le prix de ce que vous voulez acheter (un actif fiable) afin d’en connaître sa valeur réelle et attendez qu’il soit en soldes pour l’acheter.

Il peut arriver qu’un engouement excessif naisse pour cet actif et que tout le monde veuille l’acheter au même moment. Dans ce cas son prix grimpe fortement et vous pouvez alors envisager de le revendre en faisant une forte plus value. Sinon, il suffit de le conserver pour s’enrichir car sa valeur augmente dans le temps étant donné que c’est un actif bien choisi.

EXEMPLE

A chaque épisode de chaleur, les foules se ruent dans les magasins pour acheter des ventilateurs. Ces périodes de forte demande entraînent des ruptures de stock. Certains vendeurs avisés ayant alors fait des réserves pendant l’hiver (période de faible demande) vendent leur matériel en réalisant une forte plus value. Pourtant, la valeur intrinsèque du ventilateur est la même qu’en hiver.

Le même mécanisme s’applique sur les actions: les fluctuations d’offre et de demande impactent le prix d’échange des actions indépendamment de leur valeur intrinsèque. Un investisseur value achètera alors son ventilateur (action) en soldes après l’été (période de faible demande) afin de le conserver ou le revendre l’été suivant en réalisant une plus-value (période de forte demande). La difficulté sur les marchés boursiers réside dans le fait que les périodes de soldes ne sont pas prévisibles, la valeur du ventilateur est inconnue et ce dernier pourrait être un mauvais achat

A RETENIR

  • L’investisseur value achète des actions qui se négocient à un prix inférieur à leur valeur intrinsèque.
  • Pour cela il recherche des actions de qualité sur lesquelles il investit sur le long terme sans tenir compte des mouvements de foule.
  • Enfin, l’investisseur value utilise l’analyse financière pour évaluer la valeur de son action.

Valeur intrinsèque d’un business

Il existe de nombreuses manières d’évaluer la valeur d’une action.

On la calcule généralement en se basant sur une analyse financière des ratios calculés à partir des états financiers de la société (comptes de résultat, bilan et flux de trésorerie). 

A cela, l’investisseur value combine une analyse des fondamentaux: business model, marque, contexte du marché cible, positionnement et durabilité de l’avantage concurrentiel.

Parmi les principaux indicateurs à évaluer on trouve par exemple les éléments suivants (pas de panique, la description détaillée et la signification de ces notions se fera dans une autre section de ce site.):

  • Ratio cours / bénéfice (PE, price / earnings ratio): c’est l’un des principaux indicateurs. Il est obtenu en divisant le cours de l’action par le bénéfice par action.
  • Ratio cours / valeur comptable (PB, price / book ratio): obtenu en divisant le cours de l’action par la valeur comptable d’une action. Ces deux premiers ratios indiquent le prix que les investisseurs sont prêts à payer pour détenir une action.
  • Ratio PEG (price / earning to growth ratio): calculé en divisant le ratio PE par le taux annuel de croissance du bénéfice par action. Ce ratio permet de mettre le prix d’une action en perspective en tenant compte de la croissance du bénéfice.

A cela s’ajoute entre autres l’étude des flux de trésorerie, l’analyse des dettes, des capitaux propres, du chiffre d’affaire et de la croissance.

A RETENIR

L’analyse de différents ratios financiers et données fondamentales sur l’entreprise permettent à l’investisseur value de déterminer le prix auquel il achètera son action à moindre risque.

    Pourquoi les actions sont-elles parfois sous évaluées?

    La théorie des marchés efficients précise que le prix auquel s’échange les actions d’une société tient compte de toutes les informations sur cette société et qu’ainsi, en chaque instant, le prix d’une action reflète parfaitement la valeur de celle-ci.

    A l’inverse, l’investisseur value ne croit pas en cette théorie et pense que le prix et la valeur d’une action peuvent différer.

    EXEMPLE

    • Suite à la publication des résultats, il arrive que la déception à court terme des investisseurs sur la performance de l’entreprise les amène à vendre leurs actions entraînant une chute des cours.
    • Des craintes sur l’économie peuvent également pousser à vendre excessivement. C’est par exemple ce qui s’est passé fin 2018 lorsqu’une nouvelle crise financière imminente était redoutée entraînant une chute des cours vertigineuse.
    • Une sous-médiatisation ou bien un désintéressement des analystes pour une action donnée peut également être synonyme de sous évaluation.
    • A l’inverse, un engouement excessif peut apparaître quand les investisseurs surestiment une technologie, ce qui a été le cas de la bulle internet des années 2000.

     

    A RETENIR

    Le prix et la valeur d’une action sont deux notions différentes. De nombreux évènements peuvent amener une action à s’échanger sur les marchés à un prix inférieur à sa valeur. C’est là que l’investisseur value prend position.

     

    Les stratégies en investissement value

    1. Aller à l’encontre des foules

    L’investisseur value est un loup solitaire, il va à l’encontre des foules.

    Lorsque la foule vend, généralement il achète ou garde ses titres en portefeuille. Il reste à l’écart des actions dont tout le monde parle car elles sont généralement sur-évaluées par le marché.

    L’approche de l’investisseur value est fondamentalement différente de celle du trader à court terme: lorsqu’il prend position, il considère qu’il devient propriétaire d’une partie de la société. Cette société est choisie car elle possède un avantage compétitif durable. Ainsi, l’investisseur value achète un business en lequel il croît sur le long terme, pas une action à échanger en fonction des états d’âme de la foule.

    “L’investisseur value achète un business en lequel il croît sur le long terme, pas une action à échanger en fonction des états d’âme de la foule.”

    2. Approche bottom-up

    On peut de plus distinguer deux approches d’investissement: la top-down (descendante) et la bottom-up (montante).

    L’approche top-down consiste à d’abord étudier le contexte macroéconomique afin d’identifier un secteur porteur puis de sélectionner une entreprise dans ce secteur. A l’inverse, l’approche bottom-up consiste à focaliser son attention sur une société en se basant sur ses états financiers. Le contexte macroéconomique n’a pas le même impact dans la prise de décision. Cette dernière approche est celle qui est favorisée par l’investisseur value.

    3. La puissance des intérêts composés

    L’investisseur value s’inscrit dans une démarche de long terme ce qui lui permet de bénéficier de la puissance des intérêts composés. Le principe des intérêts composés est similaire à celui d’une boule de neige qui croît: au fil des années, les gains générés par les actions judicieusement choisies vont générer eux-mêmes des gains qui généreront à leur tour d’autres gains et ainsi de suite.

    “Les intérêts composés sont la plus grande force de l’univers.”
    Albert Einstein

    4. Marge de sécurité

    La marge de sécurité est la différence entre le prix auquel on achète l’action et le prix auquel on a évalué la valeur intrinsèque.

    Cette marge peut être relativement significative. Elle sert à prévenir d’éventuelles erreurs dans l’évaluation de la valeur intrinsèque ou encore à anticiper une dégradation du contexte économique.

    Chaque investisseur déterminera sa propre marge de sécurité en fonction de son appétence au risque.

    BON A SAVOIR

    Benjamin Graham achetait ses actions avec une marge de sécurité de 33%. Pour une action évaluée à 100$, Benjamin Graham ne passait son ordre d’achat que lorsque celle-ci s’échangeait à 67$ sur les marchés. Ainsi, il réalisait un gain de 33$ simplement en attendant que l’action revienne à sa vraie valeur de 100$. Si le titre atteignait 120$, il réalisait un gain de 53$ en vendant contre seulement 20$ s’il avait acheté à sa vraie valeur.

     

    Les risques

    L’investissement value est réputé pour être une méthode à faible risque. Cependant, la méthode n’échappe pas à son lot de pièges.

    1. Acheter trop cher

    Acheter trop cher est le meilleur moyen de réduire sa performance. L’investisseur en value s’assurera donc d’acquérir des titres avec une marge de sécurité suffisante.

    2. Réaliser une analyse financière érronée

    Certaines sociétés présentent des méthodes comptables différentes rendant potentiellement une éventuelle comparaison compliquée. Il est essentiel de se former correctement à l’interprétation des états financiers.

    3. Evènements extraordinaires

    Les sociétés peuvent connaître des évènements exceptionnels impactant le résultat avec des gains ou pertes majeurs (restructuration, effet des taux de change, vente de sites ou filiales, etc.) Il conviendra de mettre ces évènements de côté dans l’analyse afin d’avoir une meilleure estimation de l’activité sur une année classique.

    4. Ne pas diversifier

    La diversification dans plusieurs sociétés permet de lisser le risque. L’analyse financière et fondamentale d’une société demande du temps et de l’énergie. De plus, les critères de sélection étant exigeants, il peut être tentant de s’arrêter aux quelques entreprises analysées. Il est cependant essentiel de répartir son exposition sur plusieurs zones géographiques et secteurs économiques.

    Benjamin Graham recommande de détenir à terme entre 10 et 30 sociétés dans son portefeuille.

    Attention cependant à ne pas détenir plus de valeurs que vous ne pouvez connaître en profondeur ou suivre régulièrement.

    Est-ce une méthode pour vous?

    Deux investisseurs value analysant la même société peuvent avoir des conclusions très différentes. Pour se couvrir de cela, l’essence même de la méthode est d’acheter en dessous de la valeur et de garder les titres en portefeuille sur le long terme (plusieurs années).

    C’est un travail de longue haleine qui demande une discipline hors-pair et l’adrénaline n’est pas au rendez-vous au quotidien. Oubliez l’image du trader fou. Il faudra probablement attendre plusieurs années avant que vos investissements ne paient.

    Un bon investisseur value fera preuve de rigueur dans son analyse et de patience en attendant le bon moment pour déclencher son achat. Il sera également assidu et s’en tiendra à ses plans sans se laisser influencer par les mouvements de marchés et les crises.

    En revanche le jeu en vaut largement la chandelle puisque si vous parvenez à bien sélectionner vos actions, vous sur-performerez très largement les marchés en vous enrichissant davantage grâce aux intérêts composés et tout cela en prenant le moindre risque et en y passant peu de temps.

    Et vous, êtes-vous un adepte de l’investissement value?

    Laissez-moi vos questions et remarques en commentaire!

    Qu’est-ce que le ratio cours sur bénéfice ou PER ?

    Qu’est-ce que le ratio cours sur bénéfice ou PER ?

    L’article “Qu’est-ce que l’Investissement Value?” présente les critères de base pour choisir une entreprise dans laquelle investir en bourse sur le long terme.

    Une fois l’enterprise choisie, il s’agit ensuite d’acheter les actions émises à un bon prix, c’est-à-dire en dessous de leur valeur intrinsèque ou encore en “soldes”.

    Il existe de nombreuses manières d’évaluer la valeur d’une action.

    On la calcule généralement en se basant sur une analyse financière de différents ratios calculés à partir des états financiers de la société (comptes de résultat, bilan et flux de trésorerie). 

    A cela, l’investisseur value combine une analyse des fondamentaux: business model, marque, contexte du marché cible, positionnement et durabilité de l’avantage concurrentiel.

    Intéressons-nous dans cet article au critère de base de valorisation d’une entreprise: le ratio cours sur bénéfice aussi appelé price-to-earnings ratio en anglais ou PE ratio.

    Pourquoi acheter l’action en dessous de sa valeur intrinsèque?

    Acheter les actions d’une entreprise possédant un avantage compétitif durable avec une croissance établie et un management intègre n’assure pas des gains sur le long terme si ces actions sont achetées trop cher.

    On peut faire le parallèle avec l’immobilier.

    Un investissement avec un bon rendement et un cash-flow positif) restera une mauvaise affaire si le bien est acheté au dessus de la valeur du marché. En effet, lors de la revente du bien, l’investisseur connaîtra une moins-value qui pourra effacer les bénéfices tirés de l’investissement. Pour se couvrir contre cela, l’investisseur immobilier cherchera donc à acheter son bien en dessous de la valeur du marché.

    L’investisseur value cherche donc généralement à acheter son action avec une marge de sécurité de 30% à 50%. C’est à dire que si on pense qu’une action a une valeur intrinsèque de 100€, on attendra que son prix chute à 70€ pour l’acheter.

    Cette marge sert à prévenir d’éventuelles erreurs dans l’évaluation de la valeur intrinsèque ou encore à anticiper une dégradation du contexte économique.

    Chaque investisseur déterminera sa propre marge de sécurité en fonction de son appétence au risque. Si l’investisseur préfère s’exposer peu au risque, alors il prendra une marge de sécurité plus forte (50% au minimum). Les performances sur le long terme en seront ainsi d’autant plus importantes.

    On comprend alors qu’avec l’investissement value, l’idée reçue selon laquelle pour avoir de meilleures performances il faut prendre plus de risque est FAUSSE.

    A RETENIR

    Marge de sécurité plus importante (supérieure à 50%)
    =
    Moins de risque
    =
    Meilleure performance

     

    Qu’est-ce que le PER?

    Le PER est l’un des principaux indicateurs de valorisation d’une entreprise. Il permet d’évaluer la cherté d’une entreprise côtée en bourse.

    Pour le calculer nous avons besoin de 2 paramètres:

    • le bénéfice réalisé par l’entreprise sur la dernière année;
    • la capitalisation de marché.

    Lorsque ce sont les bénéfices des 12 derniers mois que l’on considère, on parle de trailing PER (par opposition au forward PER, qui lui prend en compte les bénéfices attendus des 12 mois à venir).

    A RETENIR

    Capitalisation de marché
    =
    Nombre d’actions émises par l’entreprise
    x
    Prix d’une action

    A RETENIR

    Si on raisonne à l’échelle de l’entreprise, on définit le PER comme étant:

    PER = Capitalisation / Bénéfice

    On peut également raisonner à l’échelle d’une action et on obtient alors:

    PER = Prix d’une action / Bénéfice par action

    Cette dernière définition étant plus commune à l’usage.

    EXEMPLE

    A ce jour une action de la société Total coûte 47,69€. Son bénéfice par action est de 4,00€ (il est obtenu en divisant le bénéfice de la société sur les 12 derniers mois par le nombre d’actions émises de l’entreprise).

    Son ratio PER est donc de 47,69 / 4,00 = 11,93.

    On dit alors que la bourse valorise Total 11,93 fois son bénéfice de l’année.

    Ces informations sont trouvables facilement sur des plateformes comme Yahoo Finance.

    Vue du sommaire de la fiche Total sur Yahoo Finance. On y retrouve le cours de l’action, le PER et le bénéfice par action.

    Comment interpréter le PER?

    Le PER représente ce que l’investisseur est prêt à payer pour détenir les bénéfices de la société.

    On admet par exemple que si les actions d’une entreprises s’échangent à un PER de 20, alors les investisseurs sont prêts à payer 20€ pour détenir 1€ de bénéfices.

    Il est utilisé pour:

    • évaluer la cherté d’une action (plus il est élevé, plus on “paie cher” pour détenir l’action);
    • comparer les valorisations de sociétés d’un même secteur. En effet il est primordial de ne pas comparer les PE de sociétés appartenant à des secteurs différents!

    En pratique on regarde donc le PER moyen du secteur et celui des sociétés directement concurrentes.

    Il est également recommandé de vérifier l’historique des PER de la société étudiée sur les dernières années. Certaines entreprises s’échangent en effet naturellement à des multiples plus élevés.

    Ainsi, la comparaison du PER actuel par rapport à son historique donne également une indication sur la cherté de l’action.

    A RETENIR

    L’investisseur value considère généralement qu’il est préférable d’acheter une action si le PER est inférieur à 10-15.

    Au-delà de 20-25, il est généralement considéré que l’entreprise est surévaluée (sauf en cas de croissance importante attendue).

     

    EXEMPLE

    Afin de faire une première analyse rapide de notre action Total, regardons les PER des autres majors pétrolières mondiales: ExxonMobil 16,69; BP 14,97; Chevron 15,37; Shell 10,84.

    On voit ainsi que la valorisation de Total est a priori cohérente avec celle du secteur. L’action ne paraît ni sur-valorisée ni sous-valorisée.

    Anticiper la croissance avec le PER à venir et le PEG

    Le PER à venir (forward PE ratio)

    L’étude du PER doit généralement se faire en tenant compte de la croissance attendue de l’entreprise pour les années à venir.

    En effet, il est normal que les actions d’une entreprise de forte croissance s’échangent à des PER élevés car la valeur même de cette entreprise croît fortement d’une année à l’autre.

    On va donc également considérer le PER de l’année à venir.

    Pour rappel, le PER à venir est calculé en considérant les bénéfices attendus sur les 12 prochains mois (et non sur les 12 mois passés).

    EXEMPLE

    Les actions d’une entreprise de forte croissance s’échangent à un PER de 20 pour l’année en cours; ce que l’investisseur considère comme trop élevé comparé aux PER de sociétés similaires concurrentes.

    En revanche, les bénéfices pour l’année à venir sont attendus en croissance de 50%, ce qui donne un PER de 13,3 pour cette année là.

    Le PEG: un outil précieux

    Le PEG permet de mettre le PER en perspective au regard du taux de croissance attendu pour les années à venir, et pas seulement l’année suivante.

    On considère ainsi qu’il donne une vision plus complète de la valorisation d’une entreprise.

    Aussi appelé price-to-earnings to growth ratio, il est calculé en divisant le PER par le taux de croissance attendue des bénéfices sur les 5 années à venir:

    PEG = PER / taux de croissance du bénéfice

    De la même manière que le PER, on distingue le trailing PEG (si on prend le trailing PER dans le calcul) ou bien le forward PEG.

    Ces deux ratios se trouvent également facilement sur les plateformes d’analyse financière comme Yahoo Finance ou Morningstar.

    A RETENIR

    • PEG < 1 : société sous évaluée (mais peu probable de trouver un PEG inférieur à 1 en dehors d’un bear market).
    • PEG = 1 : entreprise théoriquement correctement valorisée
    • PEG > 1 : surévaluée

     

    Inconvénients du PER et points de vigilance

    L’analyse du PER a l’avantage de donner un rapide avis sur la valorisation de l’entreprise mais elle n’est pas suffisante et comporte son lot de défauts.

    Performances passées
    D’une part, les performances passées d’une entreprise ne présagent en rien des performances futures. Il serait donc plus raisonnable de prendre des décisions d’investissement sur les prévisions de performances futures (PER à venir ou PEG) mais celles-ci demeurent des hypothèses.

     Sociétés en déficit
    D’autre part, l’analyse du PER ne fonctionne pas pour une société en déficit car il serait négatif et donc non interprétable.

     Evènements exceptionnels
    Il faut également faire attention aux évènements exceptionnels qui vont venir gonfler les bénéfices de la société et donc faire baisser le ratio. Il peut s’agir de la vente d’un site industriel ou d’une filiale par exemple.

    → Secteurs différents
    Le PER ne permet pas de comparer efficacement les valorisations de 2 sociétés de secteurs différents. Afin de comparer ces investissements, il faudra avoir recours à d’autres outils comme le PEG.

     Interprétation
    Il n’y a pas de vérité universelle sur l’interprétation du PER.
    Une société qui a des bénéfices stables et en croissance régulière au fil des années va rassurer les investisseurs qui seront prêts à payer davantage pour détenir cette société.
    Il n’est donc pas anormal d’observer des PER supérieurs à 20 dans ce cas.
    A l’inverse, les valeurs sensibles à la conjoncture économique, les valeurs dites cycliques, ont généralement un PER plus bas pouvant être inférieur à 10 (automobile ou pétrolières).

     Signal d’achat ou de prudence
    Attention, il ne s’agit pas non plus de chercher à investir systématiquement dans les sociétés au PER bas puisque pour certains titres généralement très bien valorisés, une chute du PER peut être de mauvais augure et constituer un signal de prudence plutôt qu’un signal d’achat.

     Santé financière de l’entreprise
    Enfin cette analyse est très limitée et non suffisante car elle ne tient pas compte de la santé financière de l’entreprise (bilan, dettes et état de la trésorerie).

    Attention à l’interprétation du PER et à son lot de pièges pour évualuer votre investissement. Vérifiez les points ci-dessus.

    Conclusions sur le PER

    Le PER est un outil extrêmement précieux et incontournable, en particulier pour l’investisseur long terme et d’autant plus pour l’investisseur value.

    En effet, nous cherchons à acheter des sociétés en “soldes”. Gardons bien ce schéma en tête:

    Marge de sécurité importante
    =
    Moins de risque
    =
    Meilleure performance

    En revanche il convient d’utiliser le PER avec prudence car il ne contient pas toutes les informations sur la société (notamment les dettes et les évènements exceptionnels).

    Il faudra veiller à toujours effectuer une comparaison avec les PER des sociétés du même secteur et l’historique propre du PER de la société étudiée.

    Enfin l’étude du PER à venir et du PEG permettra elle de relativiser la valorisation de la société en tenant compte de la croissance attendue.

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    Investir en bourse dans le pétrole & gaz : revue du secteur

    Résumé

    Investir en bourse sur le long terme dans l’industrie du pétrole & gaz : cette première vidéo présente le secteur pétrolier et gazier, le contexte environnemental, les opportunités et risques associés.

    La demande en pétrole et gaz est attendue en large croissance pour les décennies à venir, tirée notamment par la pétrochimie et le gaz naturel, véritable pilier de la lutte contre le réchauffement climatique.

    Le pétrole & gaz représente 55% des sources primaires d’énergie à l’heure actuelle et soutient le développement mondial. C’est une industrie changeante qui se réinvente de l’intérieur pour faire face aux enjeux climatiques.

    Dans cet article, intéressons-nous de plus près à la chaîne de valeur pétrolière qui se distingue en 3 segments: Upstream, Midstream et Downstream. Chaque segment a ses propres forces, faiblesses et facteurs impactants à connaître avant d’investir.

    L’année 2020 présente également des opportunités d’investissement par les niveaux de valorisation faibles de certaines sociétés du secteur.

    Attention cependant à respecter certains critères critiques avant d’acheter des actions de ce secteur pour se couvrir le mieux possible du risque d’investissement!

    Principales références et sources

    Article Value Investing : Quelles actions acheter en 2020?

    Cet article présente simplement le contexte macroéconomique de début de l’année 2020 et les conclusions à en tirer sur le style d’investissement long terme à adopter pour cette année.

    L’analyse présentée y est illustrée par 5 exemples de sociétés que je surveille particulièrement, des grands classiques.

    Article Value Investing : Comment investir en bourse sur le long terme avec l’investissement value?

    Découvrez ici les 5 grands principes fondamentaux de la méthode Value Investing ou investissement dans la valeur en bon français: la philosophie de ce site préconisée par le célèbre investisseur Warren Buffet.

    Source officielle de données sur le secteur énergétique : Agence Internationale de l’Energie

    Document support : Communiqué de Total

    Document support : ExxonMobil Energy Outlook

    Lectures présentées et recommandées

    Dormez tranquilles jusqu’en 2100: et autres malentendus sur le climat et l’énergie – Jean Marc Jancovici

    La méconnaissance de l’importance cruciale des ressources énergétiques a incité Jean-Marc Jancovici à exposer la face «énergétique» des grands thèmes qui font de façon récurrente la une de l’actualité.

    Ce livre va vous surprendre et vous faire découvrir la face cachée d’une actualité trop consensuelle pour être écologiquement honnête.

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    Energie, ressources, technologies et enjeux de pouvoir – Nicolas Mazzucchi

    Pour mieux comprendre les relations complexes qui lient États, entreprises et organisations internationales, cet ouvrage propose une analyse approfondie des enjeux de pouvoir structurant le secteur de l’énergie, sur l’ensemble de la planète.

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    Le pétrole : quelles réserves, quelles productions et à quel prix ? – Denis Babusiaux, Pierre-René Bauquis

    Cet ouvrage donne une grille de lecture de la scène pétrolière actuelle en faisant la synthèse des trois grands facteurs étroitement imbriqués que sont les réserves, les conditions de production et les prix.
    Évolution des marchés, techniques et perspectives de production, impacts géopolitiques, scénarios pour le futur, les auteurs livrent ici une analyse critique et objective d’un secteur qui soulève trop souvent passions et fantasmes.

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    Les nouvelles guerres de l’énergie – Jean-Marie Chevalier, Patrice Geoffron

    Bataille pour le climat, frictions géopolitiques, Etats déstabilisés par la baisse des prix du pétrole : les bouleversements en cours dans le monde de l’énergie conduisent à une série de tensions, dont beaucoup peuvent s’avérer explosives.

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    Et vous, avez-vous investi dans le secteur pétrole et gaz?

    Dites-le moi en commentaire!

    Faut-il investir en bourse dans Google? Analyse complète

    Faut-il investir en bourse dans Google? Analyse complète

    Investir en bourse dans Google : Résumé

    Le parcours boursier de Google fait rêver depuis son introduction en bourse en 2004. Le cours de son action a augmenté de près de 3000% en 16 ans. Cela signifie que 1000$ investis en 2004 vaudraient aujourd’hui près de 30 000$!

    Comme moi, vous auriez peut-être souhaité en profiter plus tôt…
    Désormais, est-il trop tard pour investir en bourse dans Google?

    Parcours boursier de Google depuis 2004, ça laisse rêveur, non?

    Et à en regarder l’allure du graphique sur les dernières années, la course folle de Google en bourse ne semble pas s’arrêter.

    La question étant donc:
    en investissant aujourd’hui, peut-on espérer les mêmes gains sur les années à venir?

    Dans un premier temps je vous propose de décortiquer le business model de Google pour mieux comprendre le contexte dans lequel la société évolue. On va ensuite faire un peu d’analyse financière simplifiée et comme d’habitude s’intéresser à la balance risque / gain potentiel de cet investissement. Finalement nous apporterons une réponse à la question: faut-il investir en bourse sur le long terme dans Google?

    Retrouvez cette analyse détaillée en vidéo sur la chaîne Youtube Value Investing!

    Investir en bourse dans Google en quelques mots…

    En toute rigueur on devrait plutôt parler d’Alphabet, la maison mère de Google mais par abus de langage et simplicité restons-en à Google.

    Précisons également que la société n’est pas éligible au PEA. Il n’est donc pas possible de profiter des avantages fiscaux de ce support en investissant sur Google. Ici c’est tout de même moins impactant car la société ne distribue pas de dividendes.

    D’ailleurs si vous souhaitez comprendre comment les deux principaux supports d’investissement fonctionnent: le PEA et le CTO, je vous renvoie vers la vidéo détaillée: Ouvrir un compte en bourse: PEA, CTO & Courtiers.

    Alphabet est donc un conglomérat de sociétés dont la principale est Google.

    Les autres sociétés sont regroupées sous le terme des “Others bets” c’est à dire des “Autres paris”. Ces derniers sont caractérisés par l’utilisation ou la recherche de nouvelles technologies à différentes phases de développement. Là où certains projets sont encore au stade de recherche, d’autres apportent déjà du chiffre d’affaires. Ces autres paris constituent de réels investissements réalisés aujourd’hui avec un objectif de retour sur investissement significatif à moyen ou long terme.

    Regardons désormais d’un peu plus près comment Google génère son revenu.

    Quel est le business model de Google?

    Revenus publicitaires

    On constate clairement que les revenus publicitaires en ligne constituent le socle d’activité de Google. La société domine d’ailleurs largement cette industrie aux côtés de Facebook en contrôlant 70% du marché US.

    Comme on le sait tous, Google écrase largement la concurrence sur le marché des moteurs de recherche avec des parts de marché supérieures à 90%. Le géant est suivi de Bing, Yahoo et Baidu qui se partagent à eux 3 un maigre 4 à 5% des parts de marché seulement.

    Et ce n’est pas tout, Google c’est aussi Youtube!
    La plateforme sur laquelle vous visionnez vos vidéos Value Investing a été acquise par la société en 2006. A chacune des vidéos que vous consommez, vous fournissez des données à Google et êtes ciblés par de la publicité fortement rémunératrice.

    Sur l’infographie ci-dessous, on retrouve la répartition du trafic internet mondial entre les 100 principaux sites web. La domination écrasante est clairement affichée en rouge, les couleurs du groupe Alphabet avec Google en tête de classement, suivi par Youtube.

    Répartition du trafic internet mondial. Source: Visual Capitalist.

    Youtube constitue en fait le deuxième moteur de recherche au monde derrière la fameuse barre de recherche Google. C’est aussi le site avec le temps de visite le plus long. Youtube est d’ailleurs un vecteur de croissance phénoménal pour Alphabet. C’est l’illustration parfaite du changement d’habitudes de consommation au fil des générations avec du contenu gratuit, qualitatif, varié et à la demande.

    Enfin, n’oublions pas le célèbre système d’exploitation mobile: Android. Alors que les appareils mobiles prennent une ampleur croissante par rapport aux ordinateurs, Android représente là encore près de 90% des parts de marché.  Et bien évidemment, Google est le moteur de recherche par défaut d’Android.

    Cloud

    La publicité en ligne n’est pas la seule source de revenus de Google. Le Cloud a pris une ampleur croissante ces dernières années. Sur ce segment, la société se situe en 3ème position derrière Amazon et Microsoft.

    Là encore, le pari semble prometteur dans un marché en très forte expansion. Gartner Group prévoit en effet que le marché mondial du Cloud atteigne 304 Mrds$ en 2022 contre 242 Mrds $ en 2019 soit une croissance de 50% en 3 ans.

    Other bets

    Tel que le présente Alphabet, les autres paris utilisent des nouvelles technologies pour résoudre de grands problèmes. Les notions d’intelligence artificielle ou de machine learning sont souvent omniprésentes sur ces projets qui détiennent parfois un potentiel de disruption majeur.

    Sociétés du groupe Alphabet. Source: FastCompany.

    Parmi les plus connues on retrouve notamment Waymo, la filiale consacrée à la voiture autonome et Wing la première société de livraison par drone aux Etats-Unis. On pourra aussi mentionner Google Fiber l’infrastructure de réseau internet ou encore Calico la société de biotechnologies visant à lutter contre le vieillissement et prolonger l’espérance de vie.

    Analyse financière de Google

    Sur le papier Google est une société parfaite dans laquelle investir en bourse sur le long terme.

    Elle est en situation de quasi-monopole, sur des secteurs en croissance et développe des projets qui pourront changer le monde de demain.

    En tant qu’investisseurs sérieux on ne va quand même pas s’arrêter là et on va s’intéresser aux finances de l’entreprise pour trouver une réponse à notre problématique: faut-il investir en bourse dans Google aujourd’hui?

    Pour cela, on va notamment répondre aux questions suivantes en s’aidant des états financiers du groupe:

    1. Est-ce que l’entreprise est rentable?
    2. Le niveau de dette est-il dangereux?
    3. Les perspectives de croissance sont-elles bonnes?
    4. Le management est-il bon?

    Analyse du compte de résultat

    Commençons par jeter un oeil au compte de résultat.

    Ce document financier présente le chiffre d’affaires total du groupe auquel on va déduire successivement les différentes charges pour obtenir finalement ce qu’on appelle la cascade de résultat. L’analyse de cette cascade nous donne des indications précieuses sur la société.

    Synthèse du compte de résultat d’Alphabet. Source: Investing.

    Pour un chiffre d’affaires astronomique de 162 Mrds$ en 2019, on trouve un résultat brut de 90 Mrds$ soit 55% environ du chiffre d’affaires. On parle donc d’une marge brute de 55%. C’est à dire que pour 1$ de chiffre d’affaires, il reste 55 cents après déduction de tous les coûts directement nécessaires pour fournir les produits et services comme les coûts des serveurs ou du matériel par exemple.

    Finalement, une fois toutes les dépenses de marketing, commercialisation, recherche et développement, taxes, etc. déduites du chiffre d’affaires, on obtient le résultat net de 34Mrds$ soit une marge nette de 20% environ ce qui est excellent.

    A titre de comparaison, si on s’intéresse à un autre secteur très consommateur de capitaux comme celui de l’automobile, on trouve plutôt des marges nettes aux alentours des 3%.

    Le critère de rentabilité est donc ici validé.

    Avantage compétitif durable: critère clé de Warren Buffet

    Le taux de marge nette est un indicateur crucial à examiner car dans un environnement fortement compétitif, les sociétés devront baisser leur prix de vente pour conserver leur parts de marché. Une marge nette de 20% indique que Google détient très certainement un pricing power, c’est à dire le pouvoir de fixer ses propres tarifs.

    Une marge nette supérieure à 20% est d’ailleurs souvent révélatrice de la présence d’un avantage compétitif durable, critère d’investissement clé pour Warren Buffet.

    On peut ici directement faire le lien avec le monopole de Google sur les moteurs de recherche et la téléphonie mobile: la société étant de loin le premier acteur, elle peut fixer ses propres tarifs.

    Vous voyez qu’ici en s’intéressant aux documents financiers d’une société on peut tirer des conclusions sur sa position ou son fonctionnement. En parcourant le compte de résultat, le bilan comptable et les flux de trésorerie on peut en fait tirer de nombreuses conclusions.

    Communauté Value Investing

    Si vous souhaitez aller plus loin dans l’analyse des documents financiers et apprendre à investir en bourse sur le long terme: cliquez ici pour découvrir la plateforme d’apprentissage d’Investissement en bourse sur le long terme et la Communauté des Investisseurs Value.

    Analyse du bilan comptable

    En ce qui concerne la dette de la société, on peut l’évaluer en la comparant aux capitaux propres de la société, c’est à dire à sa valeur comptable théorique. Ici on obtient un ratio dette sur capitaux propres de 2,5% ce qui est extrêmement faible.

    On comprend en fait que la dette long terme d’Alphabet est très faible avec seulement 2,9Mrds$. C’est dérisoire en comparaison des sommes que la société traite.

    La dette n’est donc pas menaçante ici, le critère de dette est lui aussi validé.

    Taux de croissance des indicateurs clés

    Maintenant en tant qu’actionnaire on attend de la société que celle-ci crée de plus en plus de valeur afin d’en tirer partie. Intéressons-nous donc à la croissance de différents indicateurs clés.

    Croissance des indicateurs clés d’Alphabet. Source: Morningstar.

    Le chiffre d’affaires est lui en croissance soutenue d’année en année avec une croissance moyenne sur 10 ans et sur 3 ans de 21%.

    Le bénéfice net par action est lui aussi important à considérer car il reflète la part de bénéfice net de la société qui nous revient en tant qu’actionnaire. Celui-ci est en croissance moyenne de 17% sur 10 ans et 21% sur 3 ans ce qui est également excellent.

    Enfin, les flux de trésorerie liés aux opérations sont eux aussi en croissance de 12 à 40% d’année en année.

    On notera que l’année 2017 est particulière et à sortir de l’étude. Ceci est dû à une taxe exceptionnelle et une amende infligée par l’Union Européenne pour abus de position dominante.

    Jusqu’ici le critère de croissance est donc validé.

    Qualité du management

    Investir en bourse dans Google revient à confier notre capital au Management en comptant sur eux pour bien l’employer. Et justement, la rentabilité des capitaux propres ou Return On Equity (ROE) en anglais, reflète l’efficacité avec laquelle le management emploie ces capitaux.

    Ici, le ROE d’Alphabet est de 16% ce qui est plus qu’honorable sans non plus être exceptionnel pour son industrie. Un ratio de 16% signifie que 100$ apportés par les actionnaires permettent de générer 16$ de bénéfice net. C’est bien mais c’est en fait le plus bas des GAFAM regroupant Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.

    Malgré tout, le critère du management est lui aussi validé.

    Nous venons d’étudier ici les données jusqu’à fin 2019 mais qu’en est-il de 2020 et d’au delà?

    Et l’impact de la pandémie alors?

    Google est en fait évidemment impactée en 2020 par la pandémie.

    Si on regarde les résultats publiés au deuxième trimestre de 2020 en les comparant par rapports à ceux du second trimestre 2019, on observe une nette diminution. Ceci malgré les revenus de la branche Google Cloud en hausse de 43% et ceux des “Autres paris”.

    On comprend en fait que c’est la branche des revenus publicitaires en ligne qui a le plus fait défaut au groupe en ce début d’année. Et c’est plutôt logique car en situation de récession, les sociétés ont tendance à couper les coûts et notamment ceux afférant au marketing. On a d’ailleurs déjà observé un phénomène similaire lors de la crise de 2008.

    Les analystes semblent cependant s’accorder pour dire que les revenus de Google sont attendus en nette hausse en 2021 et 2022 comparé à 2020.

    Quant au bilan financier, la situation reste très positive avec 121Mrds$ de liquidités et équivalents de liquidités. On notera surtout moins d’actions en circulation suite aux rachats effectués par le groupe lui-même. Ce rachat est vu très positivement de la part des actionnaires car il fait mécaniquement augmenter le prix des actions.

    Nombre d’actions Alphabet en diminution: signe positif pour l’actionnaire. Source: Macrotrends.

    A quel prix acheter l’action Google en bourse?

    On comprend bien que l’analyse financière s’avère très positive mais alors le moment est-il opportun pour investir en bourse long terme sur Google dès aujourd’hui?

    Vous le savez, même la plus belle des actions sur le long terme ne constitue pas un bon investissement si elle est achetée trop chère.

    Aujourd’hui, l’action Alphabet s’échange à un prix avoisinant les 1700$ mais quelle est sa vraie valeur ?

    Quelle est la valeur intrinsèque de l’action Alphabet?

    Il existe plusieurs méthodes d’évaluation de la cherté d’une action, et notamment l’analyse de certains ratios financiers dont le fameux price-to-earnings ratio ou PER.

    C’est un indicateur incontournable que vous devez connaître et s’il vous est étranger alors vous devez lire l’article détaillé sur ce PER: Comment valoriser une entreprise avec le PER ?.

    Pour avoir une première brève idée du niveau de valorisation, on peut jeter un oeil à ce tableau qui compare les PER sur les 12 mois glissants et sur l’année à venir des actions stars de la tech américaine: Google, Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Nvidia et Tesla pour rigoler laughing.

    PER de la tech américaine. Source: Value Investing.

    On remarque en fait que Google présente le PER sur 12 mois et le PER à venir les plus faibles de la sélection.

    Alors est-ce que pour autant cela signifie que l’action est peu chère?

    Ces ordres de grandeur de ratios restent tout de même élevés bien que l’historique du PER de Google fluctue entre 17 et 50 avec une valeur médiane proche de 30.

    Une manière plus rigoureuse d’évaluer la valeur intrinsèque d’une action est de chercher à l’évaluer à partir des flux de trésorerie futurs attendus: c’est ce qu’on appelle l’actualisation des flux de trésorerie ou DCF en anglais pour Discounted Cash-Flow.

    En parcourant la presse on trouve une fourchette de valorisation dans les différentes études d’analystes entre 1300$ et 1700$ avec une valeur médiane aux alentours des 1500$.

    On pourrait donc conclure en reprenant les termes d’un auteur du Motley Fool et en disant que “L’action Google ne semble certainement pas excessivement surévaluée”. Mais elle ne présente pas non plus une décote significative à ces niveaux de prix.

    Or, vous le savez, en tant qu’investisseurs de long terme nous cherchons préférentiellement à acheter nos actions lorsque celles-ci se présentent en soldes.

    Alors concrètement faut-il investir en bourse dans Google ou pas ?

    Quels sont les risques et opportunités associés à cet investissement ?

    Investir en bourse dans Google: quelles opportunités et quels risques?

    Investir en bourse dans Google: opportunités

    Commençons par les opportunités.

    Je les résumerais en fait très simplement à ces mots: diversification et croissance à prix raisonnable.

    Le marché nous propose aujourd’hui l’action à un prix cohérent sans pour autant être décoté.

    Concernant son activité de base, la tendance grandissante au télétravail et l’accès à la technologie au plus grand nombre à travers le monde devraient favoriser le temps passé sur la toile et in-fine, les opportunités de revenus publicitaires en ligne.

    Ensuite, avec des produits allant de Google, Youtube, du Cloud et de l’intelligence artificielle à la voiture autonome en passant par la santé, l’activité d’Alphabet se présente particulièrement diversifiée sur des marchés en forte croissance. Cela constituant alors autant d’opportunités de développement pour le groupe.

    Par ailleurs, quand on voit la montagne de cash dont Google dispose, cela montre que le géant n’aura aucun mal à injecter les capitaux nécessaires à la recherche et développement de nouveaux projets pour continuer à innover.

    Et justement, ces autres projets futuristes, les “Autres paris” ne présentent même pas encore de revenus, ou peu. Ils constituent un énorme réservoir de potentiel de croissance. 

    A plus court terme, les analystes s’accordent aussi sur la prévision de revenus en nette hausse sur 2021 et 2022.

    Alors, c’est super! Un prix raisonnable, de belles perspectives, du cash, de la croissance attendue, on prend aucun risque non?

    Investir en bourse dans Google: risques majeurs

    Paradoxalement, les risques sont en fait étroitement liés aux opportunités.

    Aujourd’hui, avec un PER de 34 on paie cher pour détenir une action de Google car on sait que la croissance est là et que donc dans quelques années cette action ne sera plus si chère comparée à ses bénéfices.

    Par ailleurs, les capitaux investis sur les “Autres paris” sont absolument significatifs et ceux-ci génèrent à ce jour peu de revenus.

    Et alors, si demain cette croissance s’affaiblit et que couplé à ce ralentissement, nous avons un manque de visibilité sur le retour sur investissements des “Autres paris”?

    Eh bien il n’est pas impossible que cela se traduise en un désintérêt du marché ou au moins par une valorisation plus faible de l’action.

    Aussi, Alphabet n’est pas à l’abris de problèmes réglementaires qui pourraient affecter sa rentabilité future. La commission européenne a par exemple infligé au groupe une amende record de 5Mrds$ en 2018 pour abus de position dominante sur Android.

    Conclusion: faut-il investir en bourse dans Google aujourd’hui?

    En conclusion, on peut en déduire qu’aux alentours des 1500$ le risque pris est limité mais aussi les perspectives de performances de l’investissement.

    En effet, si on achète l’action proche de sa valeur intrinsèque; les gains sur les années à venir risquent d’être plus limités d’autant plus que la société ne distribue pas de dividendes.

    Cependant, Google détient tout de même un merveilleux avantage compétitif durable parfaitement illustré par ses états financiers: niveaux de rentabilité, dette très faible, rachat d’action, stabilité des flux de trésorerie, tout y est.

    Je n’ai pas encore d’action Google dans mon portefeuille mais j’aimerais en faire rentrer. En revanche vous l’avez compris j’aimerais rentrer sur des niveaux plus avantageux. A mon sens, bien que le risque reste limité aujourd’hui, on n’est pas non plus sur l’opportunité du siècle.

    Alors quels points d’entrée pourrait-on viser pour investir en bourse dans Google?

    Selon les critères du célèbre investisseur Peter Lynch, Google fait partie de la catégorie des sociétés à forte croissance. Peter Lynch préconise donc de rentrer sur un PER inférieur au taux de croissance pour cette catégorie or ici le PER est plutôt proche du double de ce taux de croissance.

    J’aurais donc plutôt ici tendance à optimiser mon timing d’entrée par de l’analyse technique. En regardant le tracé des cours en vue hebdomadaire, je pense reconsidérer l’investissement sur la zone des 1300$ qui constitue un support horizontal de long terme assez net et un niveau de valorisation avec lequel je serais un peu plus à l’aise.

    Et même, en étant gourmand, le point d’entrée idéal dans une optique de long terme se situerait sur la zone des 1000$. En revanche, pour être honnête, je ne pense pas attendre ce prix pour entrer sur ce merveilleux titre.

    Attention, je rappelle ici qu’il s’agit de ma propre opinion, adaptée à mon style d’investissement et en aucun cas d’un conseil en investissement.

    Analyse graphique d’Alphabet: point d’entrée idéal à 1350$. Source: Value Investing.

    Et vous, quelle est votre position sur Google?

    Dites-le moi en commentaire!